Dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes, pour la 7ème année consécutive, la plateforme « Collectives et Ardentes » organise une cycloparade féministe : une forme de manifestation à pied mais aussi en vélo, cuistax, fauteuils roulants qui rappelle symboliquement que les droits des femmes et des minorités de genre, passent notamment par la liberté de se déplacer en sécurité – un droit fragile en Belgique comme partout ailleurs.
L’Edition 2024 aura particulièrement à cœur de défendre LES DROITS ECONOMIQUES DES FEMMES, comme garants de la dignité pour toutes et tous.
La précarité, c’est à dire le manque d’accès aux moyens pour vivre une vie digne, touche de manière plus importante les femmes qui sont au croisement de plusieurs sources d’inégalités sociales : femmes travaillant à temps partiel, femmes dans les métiers du soin aux autres, du social et de la culture, ou en charge de personnes malades sans contrepartie financière, femmes migrantes avec ou sans papiers1, femmes en situation de handicap ou de maladies chroniques, femmes retraitées avec une carrière incomplète, …
La précarité c’est l’angoisse de manquer au quotidien. C’est aussi une alimentation moins équilibrée, le froid dans la maison, la souffrance au travail, et « la débrouille »… Parfois même la « fraude sociale », la prostitution…
Ce qui peut sembler être un choix est en réalité le résultat d’injonctions tant culturelles qu’économiques, comme le fait que les femmes soient à la tête de 80% des familles mono-parentales. Ce qui, par ailleurs, entraine que de nombreux enfants soient également directement exposés à la précarité.
Les femmes subissent des discriminations de manière structurelle :
- inégalités salariales injustifiées et persistantes de 23%
- métiers sous-valorisés majoritairement occupés par des femme
- statut de co-habitant·e
- manque de structures d’accueil pour les enfants
- …
Mais également de façon interpersonnelle (les violences économiques dans le couple et la famille sont également une des causes directes de la perte de puissance économique des femmes).
Rien de tout cela ne devrait exister dans une société dotée un PIB élevé ! Rien de tout ça n‘existerait si l’égalité entre touxtes était une réalité, ancrée dans les mœurs comme dans les mesures politiques 2 !
La précarité fracture la société et dresse les citoyen·nes les une·s contre les autres… Toutes les associations membres de la plateforme Collectives et Ardentes3 s’en inquiètent, s’en indignent et agissent au quotidien ! Particulièrement en 2024, à la suite de « crises » (sanitaire, climatique, énergie, inflation…) qui ont déjà appauvri une grande partie de la population et à l’aube d’élections qui font craindre une montée des extrêmes droites dans notre pays comme en Europe.
Nous exigeons la justice sociale, qui passe par la JUSTICE FISCALE, avec des mesures qui tiennent compte des inégalités de genre et des discriminations croisées. Elle est la voie qui doit permettre de rebâtir le socle d’un monde digne pour touxtes et permettrait : • le REFINANCEMENT DES SERVICES PUBLICS, donnant notamment l’occasion d’ offrir une meilleure offre de transports en commun, basée sur l’accessibilité, la qualité et la sécurité des usagères. • le RENFORCEMENT DE LA SECURITE SOCIALE, pouvant contribuer à l’augmentation des allocations sociales au-dessus du seuil de pauvreté, l’augmentation du montant des pensions, la revalorisation des salaires des métiers dits « féminins », en particuliers ceux du care (secteur du nettoyage, des soins…), un statut d’aidant proche (souvent à charge des femmes)…
Pour toutes ces raisons, nous nous mobiliserons cette année encore dans les rues de la Cité Ardente accompagné.es de 2 chars réalisés pour l’occasion par un collectif liégeois.
Cette journée est une journée de lutte joyeuse et colorée. Loin d’une « fête des femmes » en mode dentelles, restos et bouquets de roses. Marchons ensemble pour les droits des femmes!